20 Mar L’atelier repère “S’exprimer à l’oral” : l’expérience de Guylaine Loquet
Depuis plus d’un an, j’anime avec d’autres bénévoles l’atelier « Bien s’exprimer à l’oral », anciennement « atelier éloquence », auprès d’élèves de terminale. Jusqu’ici il y avait toujours des élèves qui définissaient très bien ce qu’est l’éloquence et citaient les avocats comme les personnes qui doivent être particulièrement éloquentes puisqu’elles doivent convaincre ! Et alors qu’ils devront tous passer un oral au printemps prochain, ils sont souvent démunis.
Ce qui me frappe en premier, c’est leur difficulté à regarder en face la personne qui leur parle, ou encore à parler haut et fort. Et lorsqu’ils le font, ils perdent vite le fil de leur propos. Bien sûr, ils sont encore jeunes et encore un peu timides face à l’adulte. Mais bien souvent cela révèle leur difficulté à se connaître et à identifier leurs atouts. Par exemple, aucun d’entre eux n’imagine que parler plusieurs langues ou avoir le BAFA est un atout sur le CV !
Ce sont souvent des élèves qui ont eu un parcours scolaire chaotique et qui n’ont pas toujours choisi la voie dans laquelle ils sont. Nous sommes parfois confrontés à un déficit de capital culturel et à un manque de méthodologie, d’où la nécessité de les conseiller, les valoriser, les encourager, les féliciter…
Les mises en situation de cet atelier ont l’avantage de révéler de manière ludique leurs difficultés à bouger, à occuper l’espace, à argumenter, sans pour autant stigmatiser les élèves. Et bien souvent, ils en redemandent.
Car la bonne nouvelle, c’est qu’ils comprennent vite quand je leur demande de commenter les prestations de leurs camarades, pourquoi c’est un atout de s’exprimer clairement, avec la bonne voix (pas trop bas mais sans crier), d’être précis, capable de donner des détails. Et dès qu’ils acceptent de “se lâcher” un peu, ils peuvent être épatants ! Les besoins sont là. Mais un seul atelier en terminale ne suffit évidemment pas pour remonter la pente.
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